Bonjour, mon histoire est un peu longue et difficile à croire mais c'est le simple récit de mon aventure.
Dans ma vie j'ai rencontré plein de très bon médecin, des professeurs même, malheureusement, le jour de mon accident, le médecin de garde des Urgences n'en faisait pas partie !
Créances, Août 2009 dernier WE de vacances, une petite tempête comme on a l'habitude en basse-normandie. Je n'avais pas encore fini mon 1er char, j'étais en train de le construire, je décide d'aller voir la mer en furie, j'arrive à la plage, mon fils de 20 ans était déjà là avec sa 3.5 et ses copains depuis 1/2 heure.
Je descends la cale et je vois sa voile par terre, sablée, et mon fils en train de démêler les lignes. Il me dit qu'il a lâché une poignée car trop de vent et tout s'est emmêlé. Il y a au moins 50 tours à défaire.
Il est à 3m des poignées, la voile est dans son dos, par terre, sablée, il a les lignes entre les doigts des 2 mains et je décide de prendre les poignées pour l'aider.
Donc je tourne, je tourne, je tourne les poignées en regardant mes mains et quand je relève la tête, mon fils est à 2m face à moi, le dos à la voile, et celle-ci commence à se désabler, elle est au sol en plein milieu de fenêtre, prête à décoller.
J'agrippe fermement les poignées pensant pouvoir la retenir et je hurle à mon fils " POUSSE-TOI" !!! Il comprend aussitôt, lache les lignes, se jette sur le côté, mais c'est trop tard...
La voile monte au zenith d'un coup sec en plein millieu de la fenêtre, puissance maximum.
Malheureusement je tenais trop bien les poignées, je pars en avant à vitesse grand V, je ne controle rien et me voilà catapulté à 3m de hauteur sur une distance d'environ 10m sans rien comprendre.
Je retombe lourdement sur la tête et sur l'épaule. Une fulgurante douleur m'indique que ma clavicule vient de casser. La douleur envahit tout le côté gauche, je reste sur le sable 15 mn avant de pouvoir me relever avec difficulté.
Direction les Urgences, une radio et là... je tombe sur le plus mauvais médecin de la planète.
Il me dit : "Clavicule fracturée, c'est tout !"
Je réponds : "Vous êtes certain qu'il n'y a que ça ? je ne suis pas du genre douillet, mais je ne peux absolument plus bouger le haut du corps, ça me parait beaucoup pour une simple clavicule."
Il me dit ! "Non non vous n'avez que ça, rentrez chez vous, ça ira mieux dans 2 ou 3 jours."
Je rentre donc chez moi avec les anneaux dans le dos pour ceux qui connaissent...
L'histoire pourrait s'arrêter là... mais non !
Je suis resté assis sur une chaise pendant 4 jours sans bouger, impossible de m'allonger, du mal à parler, de plus en plus de mal à respirer, c'est pas normal, je décide de retourner aux Urgences.
Pas de chance, je retombe sur le même médecin, je lui explique mes douleurs tant bien que mal car j'ai du mal à parler... Il me met dans une pièce tout seul, prend ma femme à part et lui dit ces mots que je n'oublierai jamais : "Madame, dites à votre mari qu'il arrête son cinéma, il n'a qu'une clavicule de cassée, ce n'est rien !!!"
Et il s'en va vers d'autres patients me laissant seul sans soin. Je suis affalé sur une chaise, plié en deux, je ne peux plus bouger, je ne peux plus parler, je respire avec difficulté.
Les minutes passent lentement, j'entends une sirène de SMUR arriver, j'aperçois par le couloir l'équipe du Smur emmener un patient en courant, puis 5mn plus tard, ils reviennent calmement.
En passant devant ma porte, le medecin du SMUR me voit seul dans la pièce et s'approche de moi, il comprend qu'il y a un problème, je réussit à lui expliquer mon cas, il demande à voir mes radios, va voir le médecin de garde, j'entends des éclats de voix, le médecin du SMUR ordonne de nouvelles radios immédiatement.
10 mn plus tard, le véritable diagnostic arrive enfin :


- Clavicule cassée ( ça je le savais)

- 5 côtes fracturées

- plèvre déchirée

- pneumothorax
Chouette, de nouveaux termes médicaux !
Explications simplifiées telles qu'on me les a données :
La plèvre, c'est comme une membrane qui entoure et protège les poumons...
Un pneumothorax, ce sont les poumons qui se remplissent de liquide et d'air justement parceque la plèvre à été déchirée par les côtes fracturées.
Dans ces conditions, il est normal d'avoir du mal à respirer !!!
Conclusion : 1 mois sur une chaise sans bouger, 3 mois d'arrêt en tout ! Et un grand MERCI au médecin du SMUR qui passait par là !
L'autre médecin ... je préfère me taire


Et... Toujours bien sabler sa voile pour ne pas qu'elle s'envole, la nature a toujours le dernier mot !