Tomasssss
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couteaux sur la plage de malo
- le 03 Mars 2005 à 17:37:11 - |
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La presse locale s'est "enfin" penchée sur le phénomène : des milliers de couteaux échoués sur la plage de malo. A lire dans VDN daté d'aujourd'hui :
Des promeneurs de la plage de Malo-les-Bains font de drôles de bruits quand ils marchent. Une espèce de «croustillement» à chaque pas, qui montre bien qu’ils n’avancent pas que sur du sable, et pour cause. Depuis quelques jours, l’estran est envahi par des dizaines de milliers de couteaux, ces longs coquillages bivalves à la couleur marron verdâtre, mesurant une quinzaine de centimètres. Que des mollusques comme ceux-ci s’échouent est très commun, mais il est en revanche moins fréquent de les voir en quantités aussi phénoménales. C’est arrivé il y a quelques semaines du côté de Calais. Pour comprendre pourquoi ce couteau s’échoue si massivement sur les plages, il faut faire un peu de biologie marine. Ce coquillage s’appelle ensis directus, plus connu sous l’appellation couteau américain. Il se distingue de son cousin, le couteau français, également appelé ensis arculatus, plus petit et de couleur plus claire. L’histoire du couteau américain dans la région est assez récente. «Il s’est implanté il y a une quinzaine d’années. Il a été repéré la première fois en 1991 entre Gravelines et Calais», explique Jean-Marie Dewarumez, ingénieur du CNRS basé à la station marine de Wimereux. Le périple du couteau a en fait débuté en 1979, du côté du Danemark, probablement transporté dans les cales d’un bateau. Il a ensuite migré un peu partout, se fondant dans l’environnement sans en chasser d’autres espèces voisines. C’est pourquoi on trouve les deux au large de nos côtes. Ce qui différencie ce couteau américain de son cousin autochtone, c’est la densité de peuplement. Alors que l’ensis arculatus occupe le sable à raison de dix individus par mètre carré, l’ensis directus est pour sa part capable de s’agglutiner par plusieurs dizaines de milliers sur la même surface. Il n’est donc pas étonnant que ces couteaux, s’ils subissent une forte mortalité, s’échouent aussi nombreux sur les plages.
Il sort quand il n’a plus à manger
D’ordinaire, le couteau reste dans le sable, enfoncé à 10cm de profondeur. Il se nourrit en filtrant l’eau pour en capter toutes les particules qui sont comestibles pour lui (le plancton, végétal ou animal, mort ou vivant). «Mais quand il n’a plus à manger, il remonte pour aller chercher sa nourriture ailleurs», note l’ingénieur de la station marine. Il suffit qu’il sorte de son trou au moment où la mer est démontée, lors d’une tempête, pour qu’il soit emporté sur les côtes par le courant. C’est assez fréquent. D’ailleurs, sur la plage, les couteaux sont vides, ce qui signifie que les mollusques sont morts il y a quelque temps. Autre possibilité, que les couteaux qui se sont échoués, de bonne taille, aient fini leur cycle de vie qui est de quatre à cinq ans. Généralement, leur reproduction intervient en mai. Le refroidissement de l’eau pourrait aussi expliquer pourquoi les mollusques ont succombé en si grand nombre. Apprécié par certains amateurs de fruits de mer, le couteau se repère assez facilement dans le sable, par les deux petits trous qu’il laisse apparaître, correspondant aux deux siphons par lesquels sort l’eau qu’il a filtrée. Pour le faire sortir, certains mettent une pincée de sel dans ces trous (le couteau pensant que c’est la mer qui monte sort à la surface). D’autres le retirent avec un crochet (mais cassent sa coquille fragile). Il y a quelques années, les Néerlandais avaient élaboré un projet d’élevage, sans qu’il soit mené à bien. Marc GROSCLAUDE
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